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Mauvais joueur

Qui voudrait d’un appareil photographique numérique vieux de onze ans et qui était déjà obsolète à sa sortie ?

Disons le tout de suite, Leica est le plus mauvais fabricant d’appareils photographiques du marché. Alors que la marque au point rouge occupait le haut du pavé chez les professionnels à l’époque de gloire de l’agence Magnum. Pas un pro aujourd’hui n’abandonnerait son Nikon ou son Canon pour utiliser un appareil photographique lent, obsolète dès sa sortie et surtout aussi mal supporté dans le temps.

Essayez-donc de faire réparer, ou même d’upgrader le firmware d’un Leica M9. C’est impossible, la seule chose que propose Leica est l’upgrade à plus de 6,000 Euro vers le M11. Alors que les collectionneurs accumulent des Leica M3 qui ont plus de 50 ans, le M numérique le plus révolutionnaire de la marque n’est même plus supporté à peine 11 ans après son apparition.

Est-il obsolète ? pas plus qu’il ne l’était à sa sortie. Son viseur est approximatif, son télémètre est très précis jusqu’à cinq mètres et “instinctif” au delà. Il est lent, aussi fiable qu’un Windows ME avec une IP publique, trop lourd et trop gros. Il n’est quasiment pas configurable. Son capteur se corrode tout seul et Leica fait comme s’il n’avait jamais existé. Bref, il ne tient pas la comparaison face aux ténors que sont Nikon, Canon ou même FujiFilm.

Et cependant, Leica ne trouve pas son marché que chez le bobo friqué. Il existe une catégorie de photographes amateurs qui veulent un viseur approximatif avec un télémètre instinctif. Qui veulent un appareil lent, doté d’un LCD inutile. Ils veulent aussi des capacités limitées et peu de paramètres et n’ont que faire des imperfections que le capteur laissent sur chaque image. Parce qu’ils veulent se prouver qu’ils peuvent faire des images de qualités dans des conditions difficiles.

Aujourd’hui, on n’achète plus un Leica parce qu’il est meilleur. On l’achète parce qu’il est moins bon, mais que bien maitrisé, il peut sortir des images absolument parfaites. Le Leica ne pardonne pas l’erreur et réussir à le dompter est un défi passionnant en soit.