Les voitures à Bangkok

Bangkok, c’est le pays de la moto (enfin, plutôt du scooter), mais c’est aussi le pays de la voiture. Il y en a partout et beaucoup, c’est un manège incessant d’embouteillages, de feux rouges qui durent une éternité.

On voit de temps en temps des voitures anciennes et rares comme cette Fiat 1100 D des années cinquante.

Les courants de pensées

Il m’arrive de trainer mes guêtres sur Linkedin. Vous savez, ce réseau social professionnel occupé par les RH et les narcisses. Linkedin est l’endroit parfait pour étudier les courants de pensées de notre société. Le fait que ce soit un réseau professionnel provoque une sorte d’auto-censure de l’expression des idées dissidentes et une sorte d’amplification des idées … de merde.

J’ai noté quatre courants de pensées qui sont à la mode en ce moment:

  • Le féminisme, poussé à l’absurde. Dernière stupidité sur le sujet, une féministe conseille à une jeune femme inexpérimentée, lors d’une réunion de travail à 90% masculine, de prendre la parole dans les cinq premières minutes de la réunion et ceci, je cite, “sans réfléchir”. Et on s’étonnera que certaines femmes ne sont pas prises au sérieux.
  • Le changement climatique, lui aussi poussé à l’absurde. Autre stupidité du sujet, une très grande société laitière, que vous connaissez surement, a lancé un projet d’application mobile pour les fermes laitières afin qu’elles comptabilisent le méthane rejeté par les vaches. Je me demande encore comment nous avons survécu pendant 8000 ans sans ces génies.
  • L’Intelligence artificielle qui, à elle seule, mériterait un livre. Montée au pinacle par la stupidité naturelle, une armée de cadres très sérieux, qui n’ont pas la moindre idée de ce que définit le terme IA, rêvent du meilleur des mondes.
  • Le RCS, celui là est lié au milieu professionnel dans le quel j’évolue et vous ne le rencontrerez pas forcément. C’est encore plus inquiétant d’ailleurs, parce que des professionnels du même milieu parlent carrément d’une nouvelle ère du SMS parce qu’Apple a annoncé qu’ils supporteraient RCS l’an prochain. Calmez-vous les gars, seuls six opérateurs dans le monde ont accepté RCS, et pour cause, les autres n’ont aucune envie de signer un contrat avec Google, ils ont très bien compris que l’objectif du géant de l’Internet était d’appliquer au GSM sa stratégie habituelle: Embrace, Extend, extinguish.

Je ne me fais aucune illusion que les autres branches professionnelles ont également des sortes d’hystéries collectives sur des non-sujets, vaccination ARM chez les uns, voiture électrique chez les autres.

Il y a 20 ans alors que je débutais ma carrière dans l’informatique, je me faisais cette reflexion que nous n’avons encore aucune idée de l’impact de l’Internet sur notre société. Aujourd’hui, je commence à me faire une petite idée sur le sujet, et c’est pas optimiste.

Leica M9 DNG ou JPG

Le Leica M9 n’est pas un appareil photo pensé comme les autres. Nikon, Canon … font d’excellents appareils et je suis fidèle à Nikon depuis des années. Mais Nikon n’a jamais fait un appareil photographique comme le M9. Pour tout dire, je ne suis même pas sur que Leica eux mêmes aient fait un autre appareil comme le M9.

Je ne parle pas de la qualité de fabrication, de la précision du télémètre ou de la fidélité des couleurs. Terrain ou Nikon et Canon sont absolument imbattables. Je ne parle pas non plus des nombreux réglages, des filtres et autres fonctionnalités, d’ailleurs Leica ne concurrence personne sur ce terrain, avec le M9 encore moins qu’avec le M10 ou le M11.

Ce qui rend le M9 unique est qu’il n’a pas été pensé comme l’appareil le plus fidèle, le plus fiable, le plus rapide ou le plus performant. Mais qu’il a été pensé comme un appareil unique. Je mets au défi le meilleur photographe de reproduire le rendu des images JPG du M9 avec un autre boitier. Même avec les fichiers DNG du même boitier, c’est quasiment impossible.

Le M9 est le seul boitier numérique pensé comme un boitier argentique. Son rendu est unique, il est mauvais en haute sensibilité et il résiste très mal aux sur-expositions … comme un film. Il est lent, fait un bruit typique de boitier argentique motorisé (le bruit du film qui avance). Vous y ajoutez la mise au point manuel via le télémètre, l’exposition parfois hasardeuse de sa cellule, un écran arrière aussi petit qu’inutile pour vérifier l’exposition d’une image et vous revenez trente en arrière dans le monde de la photographie.

Les JPG qu’il vous donne sont parfaits, à part changer leur taille pour les besoins liés à l’utilisation et rajouter un peu de sharpening, rien n’a `a y être changé. Si une photo en JPG sortie du boitier ne vous convient pas, n’y changez rien, elle est simplement mauvaise.

En construction

Coup de coeur, je viens d’acquérir un Leica M9 d’occasion. J’avais déjà travaillé avec un M8 par le passé, mais l’appareil avait été relativement décevant. Le M9 est beaucoup plus intéressant. Le mien a encore son capteur d’origine, chose assez rare parce que les capteurs de M9 ont tendance à se corroder et Leica les a changé gratuitement de 2015 à 2017. On ne le voit guère sur la photographie, mais il présente bien quelques points de corrosion, absolument mineurs.

Un propriétaire de Leica ne se plaint pas.

tchuk tchuk

À la fois attraction touristique et vrai mode de transport, le tchuk tchuk est très commun dans les rues de Bangkok. On négocie le prix avant la course, prix en général inférieur aux Grab (sauf en cas d’attraction touristique).

Les tchuk tchuk ont également des “sponsors” qu’ils vous invitent à visiter en échange d’un coût à la course inférieur (attention aux arnaques).

Ruelles

Bangkok est fait de grands axes, de rues, d’impasses et d’un nombre incalculable de ruelles. Pas plus larges qu’un mètre et demi, on y croise tout ce qui peut y passer: scooters, piétons et chats. Ces ruelles sont pleines de vie.

Le mal du pays

Le mal du pays n’est pas cette nostalgie d’un endroit que l’on appelle “chez soi”, non. Je n’ai aucun regret à avoir quitté la France, terre qui pourtant m’a vu naître. Car ce n’est pas dans la France d’aujourd’hui que j’ai grandi et que d’enfant, je suis devenu homme.

Je suis né dans la France de 1970, première génération post soixante-huit, j’ai grandi avec De Funes et Bourvil, dans une France qui savait encore affirmer son identité au travers sa culture et son industrie. J’ai grandi dans le pays sans pétrole, mais ou l’on avait des idées.

De cette enfance, j’ai gardé les souvenirs des marchés que nous faisions tous les étés à Joigny. La CX de mon oncle. Le marchand de jouets de Gallardon. Les images cognent parfois dans ma tête lorsqu’il me prend le mal du pays.

Mais ce pays n’existe plus, il est passé avec le temps. Les subventions ont détruit le cinéma, Citroën a été racheté par Peugeot et ne fait plus que des voitures “normales”, il n’y a toujours pas de pétrole, mais il n’y a plus d’idées. L’assistanat généralisé a fait venir une armée d’assistés et a fait fuir tous les autres (loin l’idée de les critiquer, j’ai fuis aussi pour les mêmes raisons). Des politiciens avides de pouvoir ont inventé des lois pour tout régir parce qu’ils ne savent plus diriger le pays, alors ils veulent diriger nos vies.

En 2022, je suis bien plus chez moi à Bangkok que je ne le serai jamais plus en France. Ici, on fait de la moto sans casque. Le marchand de rue existe encore, la vie est partout et tous les rez-de-chaussé sont des petites boutiques qui vendent un petit déjeuner, du pain, des fruits et je ne sais quelle babiole.

Le Thaïlandais n’est pas un assisté, il ne peut pas l’être puisque l’état n’assiste pas. Travail et liberté veulent encore dire quelque chose. Et comme tout le monde connait le prix du travail, il se forme une sorte de respect entre les gens, rien n’est donné, tout se gagne à la sueur du front.

Cette Thaïlande là ressemble plus à la France de 1970, celle qui m’a vu naître, qu’à un pays étranger dont la langue m’échappe totalement. Dans ce pays, là, tel qu’il est maintenant, j’ai la chance immense de pouvoir vivre là ou je me sens chez moi.