Napoleon

Le film, je parle bien de celui de 2023, réalisé par Ridley Scott, celui à qui on doit Gladiator, Alien et même Le Blade Runner de 1982. Nous étions en droit de nous attendre à bon film.

Seulement voila, le film est distribué par Apple. En voyant le logo d’Apple apparaître en début de générique, j’ai immédiatement eu cette reflexion qu’on avait de la chance que ce ne soit pas un film de Netflix, Napoleon aurait été noir Africain, mais qu’avec Apple dans la boucle, Joséphine allait sans doute être un transgenre et Napoleon serait gai.

Et en effet, au moment ou Joséphine soulève sa robe devant Bonaparte en lui disant “if you look down, you’ll see a surprise” (si vous regardez en bas, vous aurez une surprise), j’ai eu un doute affreux et rien dans le film n’a été fait pour lever ce doute.

À plusieurs reprises, Napoléon va prendre Joséphine par derrière et dans des scènes aussi grotesques qu’inutiles, ridiculiser le film, l’acteur, l’actrice, l’Empereur et l’Histoire de France dans son ensemble. Malgré cela, le fait que Joséphine ne puisse avoir d’enfants restera central et ne lèvera pas le doute sur le vrai genre du personnage (et la naïve stupidité de l’Empereur).

Ces scènes stupides et grotesques qui, toutes additionnées, ne durent que quelques minutes sur un film de deux heures et demi, ont transformé une saga historique qu’on aurait pu montrer à nos enfants tant la trame de fond et les batailles sont plutôt bien faites en farce demi-pornographique interdite, à juste titre, aux moins de 18 ans.

Le mal du pays

Le mal du pays n’est pas cette nostalgie d’un endroit que l’on appelle “chez soi”, non. Je n’ai aucun regret à avoir quitté la France, terre qui pourtant m’a vu naître. Car ce n’est pas dans la France d’aujourd’hui que j’ai grandi et que d’enfant, je suis devenu homme.

Je suis né dans la France de 1970, première génération post soixante-huit, j’ai grandi avec De Funes et Bourvil, dans une France qui savait encore affirmer son identité au travers sa culture et son industrie. J’ai grandi dans le pays sans pétrole, mais ou l’on avait des idées.

De cette enfance, j’ai gardé les souvenirs des marchés que nous faisions tous les étés à Joigny. La CX de mon oncle. Le marchand de jouets de Gallardon. Les images cognent parfois dans ma tête lorsqu’il me prend le mal du pays.

Mais ce pays n’existe plus, il est passé avec le temps. Les subventions ont détruit le cinéma, Citroën a été racheté par Peugeot et ne fait plus que des voitures “normales”, il n’y a toujours pas de pétrole, mais il n’y a plus d’idées. L’assistanat généralisé a fait venir une armée d’assistés et a fait fuir tous les autres (loin l’idée de les critiquer, j’ai fuis aussi pour les mêmes raisons). Des politiciens avides de pouvoir ont inventé des lois pour tout régir parce qu’ils ne savent plus diriger le pays, alors ils veulent diriger nos vies.

En 2022, je suis bien plus chez moi à Bangkok que je ne le serai jamais plus en France. Ici, on fait de la moto sans casque. Le marchand de rue existe encore, la vie est partout et tous les rez-de-chaussé sont des petites boutiques qui vendent un petit déjeuner, du pain, des fruits et je ne sais quelle babiole.

Le Thaïlandais n’est pas un assisté, il ne peut pas l’être puisque l’état n’assiste pas. Travail et liberté veulent encore dire quelque chose. Et comme tout le monde connait le prix du travail, il se forme une sorte de respect entre les gens, rien n’est donné, tout se gagne à la sueur du front.

Cette Thaïlande là ressemble plus à la France de 1970, celle qui m’a vu naître, qu’à un pays étranger dont la langue m’échappe totalement. Dans ce pays, là, tel qu’il est maintenant, j’ai la chance immense de pouvoir vivre là ou je me sens chez moi.

Le Nikon Z fc

Mon premier Nikon était un Nikon FE, sans doute l’un des meilleurs boitiers film de Nikon (avec le F2). J’ai ensuite travaillé avec de nombreuses marques telles que Mamiya (C220), Bronica (ETRS), Olympus (OM1) …  à cette époque ou les boitiers étaient mécaniques, qu’il fallait savoir utiliser une cellule à main et un agrandisseur, la marque du boitier n’était pas si importante.

Depuis que le monde a quitté le film pour le capteur, la bague de mise au point pour l’AF et la cellule pour le multi-capteurs à AI, depuis le premier D70, je suis revenu à Nikon. J’ai eu quelques infidélités avec Pentax et même Leica, mais j’en suis revenu.

Le Z fc est sans aucun doute et de très loin le meilleur appareil photo que j’ai jamais possédé et utilisé. Il laisse dans la poussière tous mes anciens boitiers, que ce soit le D700 ou le M8, le D1x ou le S3Pro. Je n’ose même pas imaginer de quoi sont capables les Z7ii ou Z8 d’aujourd’hui tellement je suis bluffé par les capacités d’un simple boitier entrée de gamme.

Kodak Tri-X

La solution la plus simple pour obtenir un filtre Kodak Tri-X est d’acheter un des très nombreux filtres disponibles sur Internet sur un logiciel tel que Capture One.

Mais obtenir un effet similaire avec Gimp.

Colors -> Components -> Mono Mixer …

Sur les channels Red, Green et Blue, appliquer les valeurs suivantes : 0.250, 0.350 et 400.

Colors -> Shadows-Hilights

Sur Highlights, appliquer la valeur -50

Colors -> Brightness-Contrast

Sur Contrast appliquer la valeur 30 et sur Brightness la valeur 10.

Filters -> Noise -> CIE Ich Noise

Dulling 1, Lightness 5 à 10 selon vos préférences, Chroma 0, Hue 3.

L’image originale non traitée.

La version Capture One (sans aucun autre paramètre changé)

La version avec Gimp en suivant la recette donnée dans cet article.

La quelle préférez-vous ?

Common Lisp contre Clojure

Ou la guerre des LISP.

J’ai eu une discussion dernièrement avec Jean Philippe Paradis, un partisan activiste de Common Lisp qui veut remettre ce langage dans le TOP 5 pour 2040.

Une posture qui m’a fait sourire, non que je n’aime pas en CL, c’est un excellent langage que j’utilise souvent et que j’apprécie beaucoup. Mais je suis bien conscient que c’est plus par nostalgie que pour les qualités techniques d’un langage dont la conception rigide commence à dater un peu face à l’évolution des langages modernes tels que Java, GO, Clojure.

Common Lisp est un language basé sur Lisp et qui n’a fait qu’accumuler couches après couches des fonctionnalités afin de garder le niveau par rapport `a ses concurrents les plus récents. Ce qui le rend inutilement verbeux et peu consistent.

Petit exemple tout bête, déclarer et renseigner une table de hachage en CL:

(def *h* (make-hash-table :test 'equal))
(setf (gethash "key" *h*) "value")

Ce qu’on déclarera beaucoup plus simplement avec Clojure:

(def h {'key' 'value'})

Bien sur, puisque les tables de hachage sont parties intégrante de Clojure, alors qu’ils sont une pièce rapportée à CL.

Il en va de même avec le multi-threading. Tous les compilateurs Common Lisp sont multi-threadés par défaut, mais comme cette fonctionnalité ne fait pas partie de CL à l’origine, la gestion des locks se fait par des mécanismes de lock qu’il faut gérer. Si bien que passer un code de mono-threadé à multi-threadé ne peut pas se faire de façon transparente à cause des accès concurrents.

Clojure est immutable par défaut et la modification de variables doit passer par des mécanismes déjà intégrés au langage tels que les atoms, les ref et les agents. Les ref intègrent même un mécanisme de transactions similaires aux bases de données ou un ensemble de modifications peuvent exécutées à l’intérieur d’une transaction avec l’assurance que si l’une d’entres elles échoue, alors aucune ne sera exécutée (commit ou rollback). Le tout est absolument thread-safe.

Et tout est à l’avenant parce que Clojure intègre nativement les tableaux, le multi-threading, les accès concurrents, les transactions en mémoire. Comme il a été conçu par une seule personne (ou une petite équipe), il est consistent, les ordres des arguments sont toujours les mêmes, il utilise les mêmes fonctions sur des structures de données différentes sans ré-inventer la roue à chaque fois.

Bref, si nous avons une chance de voir un Lisp se retrouver dans le Top 5 des langages pour 2040, Clojure a une bien meilleure chance d’y arriver que Common Lisp.