Skip to content

L’être ou l’avoir

Artralab vient de sortir un 50mm F1.2 en version limitée couleur or. L’objectif a été littéralement pris d’assaut, puisqu’à l’heure ou j’écris ces lignes, il n’y en a déjà plus.

Artralab n’est qu’un obscure fabricant Chinois d’objectifs de seconde zone, la marque n’a aucun historique, n’a sorti aucun objectif légendaire dans son catalogue, ni même dans son histoire. Cela a pourtant suffit pour convaincre le collectionneur affamé de s’approprier le premier objectif un peu bling bling de la marque.

Ma rentrée dans le monde Leica m’a fait découvrir la vision du collectionneur compulsif dans le monde de la photographie. Au moment ou je suis allé acheté une batterie de rechange pour mon M9, un client et un vendeur étaient en admiration devant un Leica. Le client me regarda en disant: “M11” et le vendeur rajouta “P”.

Cela m’a fait beaucoup réfléchir à quelques concepts, dont celui du “j’ai des thunes” parfaitement expliqué dans la vidéo ci-dessous ou au delà de l’inutilité de posséder un appareil photographique à plus de 8 000 Euros pour ne pas faire de photographies, certains s’achètent des montres Suisses à l’air du téléphone portable.

Une fois l’avoir mis de côté, il reste l’être et les deux concepts qui accompagnent l’utilisateur d’un appareil photographique, à savoir:

  • L’expérience
  • La finalité de l’appareil (l’outil créatif qui permet de faire des photos)

On comprend alors que la simple finalité de faire des photographies n’est qu’un des objectifs de l’utilisation d’un Leica, ce n’est même pas celui ou il est le meilleur. Si je voulais le meilleur, j’achèterais tout de suite un Nikon Z8 ou un Fujifilm moyen format, ça me coûterait moins d’argent et j’aurais surement un meilleur résultat.

L’expérience de l’utilisation, c’est à dire les limitations du capteur, la mise au point manuelle et le télémètre, l’exposition approximative, le traitement absolument égal de toutes les images (ici, pas d’AI embarquée pour rattraper les bêtises) font parties intégrante de l’expérience d’utiliser un Leica.

Car Leica n’est pas le meilleur appareil photographique, ce n’est pas le plus rapide et ce n’est certainement pas celui que j’utiliserais si j’étais professionnel et que mes revenus dépendaient de mon appareil photographique. Leica, c’est avant tout un outil qui apporte une expérience à son utilisateur. En refusant de s’adapter à son propriétaire, un Leica l’oblige à revenir à une vision technique de la photographie.

On ne peut plus ignorer la profondeur de champ et son rapport avec la focale et l’ouverture du diaphragme. Ce qui nous pousse à étudier la vitesse d’obturation. La limite de sensibilité du capteur CCD du M9 n’assure aucun filet de sécurité lors de prises de vues dans des conditions difficiles, il faut parier entre ouverture et sa capacité à retenir sa respiration à basse vitesse d’obturation. La linéarité de la cellule pénalise celui qui n’en maitrise pas les défauts dans les contre-jours.

L’expérience Leica, elle fait les vrais photographes. C’est à dire des techniciens qui connaissent leur matériel et font une image sur le terrain en maitrisant tous les paramètres.

Dry meat under the sun

Utiliser intensivement un Leica pour faire de la photo de rue est un exercice périlleux, surtout lorsque le sujet est mouvant et qu’il n’a pas d’attendre que vous fassiez la mise au point et que vous cadriez.

Comme conseil, je dirais, prenez un grand angle (ici, 21mm de Voigtlander), étudiez l’hyperfocale et rentrez dans le sujet. Surtout ne vous cachez pas, le Leica a un capital sympathie que les autres appareils n’ont pas, il est petit, il ne cache pas le photographe. Le grand angle vous permet même d’adopter un angle un peu décalé ou personne n’a l’impression d’être vraiment sur l’image.

Plus rien

  • Humeurs

Le chanteur des Cow boys fringants est mort. Trop jeune diront certains, mais depuis les injections expérimentales massives, ça tombe un peu comme des mouches ces derniers temps.

En tous cas, si la mélodie est sympathique, cette chanson est trompeuse, pour ne pas dire menteuse. La terre est un milieu clos qui reçoit en permanence une quantité d’énergie phénoménale de notre soleil. Extraire des minéraux du sol pour les exploiter n’appauvrit pas la planète. Ces minéraux ne s’envolent pas dans le ciel ou ils sont perdus à jamais. Ils rentrent simplement dans un cycle de transformation et d’utilisation rendu possible grâce à l’énergie permanente que nous envoie le soleil. Ces minéraux retourneront à la terre d’ou ils sont sortis, tôt ou tard, ils y retourneront.

Toute l’eau, le pétrole, l’or, le cuivre … qui sont sur la terre sont dans un milieu clos, nous les sortons, les utilisons, les déchets sont captés et recyclés par la grande machine de la vie. Tout cela est absolument inépuisable parce que l’énergie qui permet ces cycles, captée principalement par les arbres, transformée en sucre avec l’aide du carbone qui se trouve dans l’air et de l’eau qui se trouve dans le sol, nous permet de continuer indéfiniment à utiliser les ressources disponibles.

Mieux, contrairement à ce qu’affirme cette chanson, plus nous utilisons ces ressources, plus elles se renouvellent et plus nous entraînons le mouvement de la vie. Il n’y a pas assez de carbone dans l’air, le carbone est le gaz de la vie, les plantes partout suffoquent d’en manquer et le seul intérêt que nous présentons à leurs yeux et d’être capable d’en créer pour elles.

Des espèces disparaissent, me direz vous. Bienvenu dans la sélection naturelle. Nous vivons en symbiose avec notre environnement. Celui-ci sélectionne le vivant qui lui est le plus utile et le plus efficace pour entretenir cette symbiose. À ce jeu, l’homme s’est montré comme le meilleur candidat, justement parce qu’il su le mieux exploiter les ressources disponibles et libérer le carbone nécessaire à la vie des plantes.

Mais ne vous y trompez pas, qu’une autre espèce demain soit plus efficace que nous à ce petit jeu et nous serons dans la prochain wagon de la fin des espèces.

Une salle de sport dans un cimetière

En plein coeur de Bangkok, il existe un vieux cimetière Chinois avec une salle de sport.

Bien sur, la salle de sport n’est pas pour les morts, elle est pour les vivants. Son entrée est payante, 20 THB.

Les équipements, couleur jaune pâle, semblent tout droits sortis de récup d’une usine d’à côté.

Le cimetière sert de parc, les gens viennent courir, faire des arts martiaux, de la musculation ou boire un verre dans l’un des nombreux stands présents.

Il est à la fois étrange et amusant de constater que les Thaïlandais ont su transformer un endroit de mort en un endroit ou foisonne la vie.