L’esclavage moderne
Vous croyiez que l’esclavage avait été aboli ? Re-pensez-y, rien n’a été aboli, il a juste changé de visage.
Revenons un instant au temps de l’esclavage, du vrai esclavage. Vous savez, ce noir d’Afrique enlevé de sa tribu par une autre tribu pour être vendu à une autre tribu avant d’être encore vendu au négrier chargé de le ramener dans des colonies ou il pourra être exploité dans un champs de coton.
Cet esclave là se vendait $800 en 1860. C’est pas cher ? ça fait tout de même $21,000 d’aujourd’hui pour un esclave sauvage, non formé, qui ne comprend rien à rien et qui n’a aucune envie de travailler dans un champ de coton. Et la formation, ça fait une sérieuse différence, parce qu’à la même époque, l’esclave formé et prêt à travailler coûtait $2,000 ($56,000 d’aujourd’hui).
Sacré investissement, surtout qu’il n’en fallait pas qu’un. Et vu le prix, fallait mieux en prendre soin, parce qu’un esclave mort, ça vaut zéro. Donc, à ce prix, il fallait rajouter le logement, la nourriture, les soins et toutes les fournitures diverses pour que l’esclave reste en bonne santé et accepte de travailler. Il fallait également nourrir sa marmaille et s’assurer de sa bonne santé. Pas question de perdre un tel investissement.
Jusqu’au jour ou les exploitants ont compris qu’en donnant un salaire à des gens pour faire le même travail, sans s’occuper de les acheter, de les former, de les héberger, les nourrir et les soigner. Ça coûtait pas forcément beaucoup plus cher, mais c’était surement beaucoup plus simple. Avec un salaire moyen qui tournait autour de $500 par an dans les mêmes années, le salarié devait assumer lui même ses frais de bouches, d’hébergement, de santé ainsi que ceux de sa descendance et ce sans le moindre investissement initial de l’employeur.
Vous croyez peut-être que dans un soucis humaniste, nous avons mis fin à l’esclavage. Alors essayez donc d’expliquer pourquoi n’avons nous pas mis fin à la misère, aux famines et aux guerres ?
Non, l’homme n’a pas de soucis humaniste. Le meilleur père de famille s’occupe de sa famille et il n’a que faire de la misère du monde. Personne n’agit dans l’intérêt d’autrui. Si l’esclavagisme a été aboli, c’est parce que le salariat est bien plus intéressant d’un point de vue économique (il coûte moins cher) et sociétal (le salarié a l’impression d’être “libre”).
D’ailleurs, l’esclavage n’a jamais été aboli, il suffit de comprendre la définition du terme pour s’en convaincre. L’esclavage, c’est le travail forcé. Dans le salariat, l’employé touche de l’argent pour effectuer un travail. Cet argent représente son travail, c’est sa valeur, c’est la même chose.
Hors, tous les employés du monde payent des impôts et nul part il est dit qu’il peut le faire volontairement. Cet argent que nous donnons à l’état et qui n’est rien d’autre que notre travail est “obligatoire”, c’est exactement la même chose que du “travail forcé”.
L’esclavagisme aura été aboli lorsque la participation à l’impôt sera volontaire. D’ici là, le nom a changé, la forme a changé, mais le fond est en tous points identique. La plupart des membres de la société sont obligés de travailler et de donner le fruit de ce travail à un maitre.